Ceux qui font
Pavillon des viandes, Marché international de Rungis, hiver 2014-15
Sans fin, on peut poursuivre ses pensées, réécrire chaque mot d’un écrit, déployer son imagination jusqu’à en perdre la raison…
Vivante ou inerte, la matière ne se laisse pas, elle, manipuler indéfiniment sans s’altérer. Elle prend la marque de celui qui la travaille sans rattrapage possible et lui impose sa temporalité à chaque geste. Il faut adopter son rythme et accomplir, avec toute l’habilité requise, sa tâche sans contretemps, ou alors le semis ne prend pas, la viande pourrit, la sauce se gâte, le plâtre se fige, l’encre sèche, le papier se creuse.
Ceux qui « font » collaborent avec la matière, sans nécessairement chercher à la dominer, pour la transformer. Leur tâche comme leurs outils implique leur corps d’une façon propre à leur métier.
Tel est le corps au travail.




À la Feuille.




